mercredi 11 octobre 2017

Libraires prescripteurs...

C'est une tendance qui s'affirme:les libraires ne se contentent plus de nous vendre des livres,ils nous font part désormais de leur avis sur les nouvelles parutions...Par de petits mots manuscrits épinglés sur le produit,les vendeurs se transforment en autant de critiques littéraires...de simples et honnêtes commerçants qu'ils étaient,ils deviennent arbitres des talents."Formidable","émouvant ","génie d'écriture ","monument de poésie","chef-d'œuvre"... les libraires sont devenus les vigilants de la littérature bienveillante.Quand on ouvre les bouquins ainsi distingués,on constate que le goût des vendeurs se caractérise surtout par le "littérairement correct,une sorte de "Bobinophilie"qui ne dérange personne,voire un alignement sur les prescriptions societales du " Monde"et de "Télérama.On rêve,en déambulant entre les rayonnages de la librairie Mollat,de lire notules ou apostilles moins complaisantes.Par exemple pour la dernière parution d'Angot : " une hystérique rabâchant sans cesse la proclamation des droits de l'Angot",pour Besson ( Philippe):" une remarquable absence de talent ",pour Debré( J.Louis):" un incapacitaire en Droit égaré dans les librairies...Il semble qu'on doive attendre encore longtemps avant que ces commentaires déviants trouvent leur place chez les libraires.Pour l'heure c'est la collection des guides du routard qui envahit les rayonnages,on se souvient que le directeur de ce guide afirmait naguère que "70% des libraires étant des femmes,celles-ci devraient refuser de vendre les livres"avilissants" de Houellebecq,on comprend pourquoi les vendeurs s'abstiennent d'en faire le commentaire...Au marché de Nérac(Lot et Garonne),les étals ne proposent que de laconiques mentions : "Tomates(Marmande)","Cèpes du Périgord","Brebis des Pyrénées"...c'est après dégustation qu'on peut risquer un commentaire...S'il s'exerçait avec plus d'équilibre le goût des libraires pourrait nous épargner les lectures indigestes des Angot,Debré,Darrieussec,ou Besson....

1 commentaire:

  1. La librairie de la rue Vital-Carles pratique ce genre d'oukaze depuis bien longtemps, et ceux des livres qu'il ne faut pas lire sont soigneusement cachés en rayon. Renaud Camus ou Richard Millet ne sont pas prêts d'avoir droit à un petit post-it.

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