vendredi 27 octobre 2017

Parisiens à Bordeaux

" Parisien,rentre chez toi" disent les affichettes des rues du vieux Bordeaux...l'humour de ce canular semble avoir échappé à beaucoup et on attend avec impatience les développements de la procédure judiciaire annoncée.Car il ne peut s'agir que d'un canular: pourquoi interdire aux nouvelles populations l'accès d'une ville qui a préparé leur accueil avec tant de soin. Voilà plusieurs décennies que les responsables locaux nous montrent l'objectif : une métropole d'un million d'habitants...pourquoi un million? Pourquoi pas deux?...Dans le même temps où cette ambition nous était assignée,on refusait d'étudier la proposion de grand contournement de la ville pour éloigner le trafic des poids lourds sur l'itinéraire "pôle nord-pôle sud"...Constatant l'asphyxie générale,voilà que les visionnaires se rallient à la proposition des années 80! Quel progrès !...en avant pour le saccage du vignoble,pour l'impermeabilisation des sols,pour les rond points ,les bretelles ,les hypermarchés,pour l'enlaidissement des banlieues:" il faut peser dans la mondialisation donc en avant pour le million ! Les parisiens qui,paraît-il,font mouvement en masse vers Bordeaux ne seront pas dépaysés.On a d'ailleurs préparé leur arrivée avec la méthode Hidalgo: chasse à la voiture,interdictions de toutes sortes,place aux bicyclettes ,rollers,trottinettes,festivisation généralisée...les parisiens nouvellement installés à Bordeaux ne tarderont pas à se rendre compte que ce qu'ils ont fui à Paris les a suivi à Bordeaux...

mercredi 18 octobre 2017

Balancez votre porc ???

S'il fallait une preuve de l'"horreur médiatique"qui atteint la société ,il faudrait la chercher dans l'affaire qui touche le producteur américain que personne ne connaissait la semaine dernière...Pus rien n'existe dans l'actualité que l'inexorable montée de la révolte des femmes contre leurs porcs.Toutes ,absolument toutes,ont leur propre porc(si on ose l'expression) à balancer...C'est ainsi que se rejoignent l'universelle exigence de transparence dans le domaine sexuel et la tradition légendaire de la délation à la française: " balance ton résistant...balance ton collabo.."et maintenant, "balance ton riche".D'anciennes stars quinquagénaires viennent aujourd'hui balancer celui qui fit leur carrière,celui qu'elles ménagèrent pendant les années où il pouvait leur procurer un petit rôle...Se rendre dans sa chambre du Carlton pour discuter d'un contrat ne leur posait alors pas de problème malgré la réputation porcine du monsieur.
Les journalistes d'aujourd'hui sont sans doute trop jeunes pour rappeler à leurs lecteurs l'affaire Clinton-Lewinski..à cette époque une de leur référence ,Mme Badinter, écrivait dans le " Nouvel Obs":" n'importe quelle femme peut aujourd'hui convoquer la presse pour se poser en victime de la concupiscence masculine",elle dénonçait dans une belle formule un nouveau " maccarthysme de la libido"...La gauche française de l'Obs à Mediapart en passant par les Inrocks se contorsionne aujourd'hui pour faire oublier que le producteur infâme était l'ami proche et le financier généreux des Clinton... Ah!,s'ils pouvaient ,à coup de millions de dollars trouver une starlette dont le porc serait Donald Trump !!
Comme à l'accoutumée en France,le politique va tenter de récupérer le tohu-bohu ambiant en nous concoctant une nouvelle construction répressive,car sa soif de pénal est inextinguible...et pourtant,on a vu ces dernières années les cours d'assises prononcer des peines de plus en plus lourdes pour les violences sexuelles,elles sont maintenant deux fois plus longues que celles infligées pour les homicides...M.Cantat peut en témoigner,lui qui tua Marie Trintignant et qui a purgé pour cela 4 années de prison seulement :il fait maintenant l'objet d'une promotion par les Inrocks...c'est bienveillant la presse intellectuelle...

lundi 16 octobre 2017

Journalistes de l'ancien monde...

La parole présidentielle se faisant rare,l'interview d'hier soir sur TF1 était attendue...ce fut un moment de vérité pour les journalistes.On commença par l'essentiel: le mot " bordel"...car l'émotion est vive,dans le pays,depuis que ce terme traumatisant a été employé par M.Macron...est-ce vulgaire ? populaire? familier ?...il fallait bien plusieurs relances et questions pour éclaircir ce point capital .Dans cet exercice,c'est M.Pujadas,récemment viré de France2,qui fut le plus offensif afin de montrer à ses anciens employeurs qu'il n'avait rien perdu de son exceptionnelle audace! Un vrai pro ! Mme Coudray,dont le brushing signifiait toute l'importance de l'événement faisait la mouche du coche,relançant opportunément l'interrogatoire afin d'obtenir la repentance du coupable...non seulement elle ne vint pas,mais M.Macron se permit même "d'assumer"la terrible violence des termes utilisés pour dénoncer"ceux qui foutent le bordel"... La qualité des interviewers apparaissait de nouveau dans sa splendeur lorsque fut abordée la question de la suppression de l'ISF,de la passion triste et jalouse ,des riches et de leur civisme : on sait combien la corporation des journalistes des chaînes de TV est choquée,scandalisée ,par l'injustice sociale,la pauvreté,les salaires trop faibles...Quel rictus de douleur chez Pujadas et Coudray lorsque M.Macron eut l'audace de leur rappeler qu'ils faisaient partie des riches,un vrai scandale en direct car ,c'est bien connu,rien n'indispose plus les belles âmes que le rappel du confort de leur situation ,ils voudraient qu'on les croie indigents parmi les pauvres.Gravement choqués,les journalistes eurent cette réaction de colère :" mais M.Macron,vous aussi ,vous êtes riche "... C'est ce qu'on appelle du grand professionnalisme,un moment de télévision à l'image de ce que fut cette émission...On comprend la discrétion adoptée par le troisième questionneur ,et c'est ainsi que les français n'ont pas su pourquoi les juges qui ont traité à plusieurs reprises le cas de l'assassin de Marseille n'ont pas subi le sort du préfet.Ni la position du président sur l'immigration incontrôlée ,sur ND des Landes,sur les fermetures de centrales nucléaires,sur les retraites ,sur la politique pénale de Mme Belloubet ,garde des sceaux,membre du syndicat de la magistrature etc...Le nouveau monde n'est pas encore arrivé chez les journalistes de télévision .

mercredi 11 octobre 2017

Libraires prescripteurs...

C'est une tendance qui s'affirme:les libraires ne se contentent plus de nous vendre des livres,ils nous font part désormais de leur avis sur les nouvelles parutions...Par de petits mots manuscrits épinglés sur le produit,les vendeurs se transforment en autant de critiques littéraires...de simples et honnêtes commerçants qu'ils étaient,ils deviennent arbitres des talents."Formidable","émouvant ","génie d'écriture ","monument de poésie","chef-d'œuvre"... les libraires sont devenus les vigilants de la littérature bienveillante.Quand on ouvre les bouquins ainsi distingués,on constate que le goût des vendeurs se caractérise surtout par le "littérairement correct,une sorte de "Bobinophilie"qui ne dérange personne,voire un alignement sur les prescriptions societales du " Monde"et de "Télérama.On rêve,en déambulant entre les rayonnages de la librairie Mollat,de lire notules ou apostilles moins complaisantes.Par exemple pour la dernière parution d'Angot : " une hystérique rabâchant sans cesse la proclamation des droits de l'Angot",pour Besson ( Philippe):" une remarquable absence de talent ",pour Debré( J.Louis):" un incapacitaire en Droit égaré dans les librairies...Il semble qu'on doive attendre encore longtemps avant que ces commentaires déviants trouvent leur place chez les libraires.Pour l'heure c'est la collection des guides du routard qui envahit les rayonnages,on se souvient que le directeur de ce guide afirmait naguère que "70% des libraires étant des femmes,celles-ci devraient refuser de vendre les livres"avilissants" de Houellebecq,on comprend pourquoi les vendeurs s'abstiennent d'en faire le commentaire...Au marché de Nérac(Lot et Garonne),les étals ne proposent que de laconiques mentions : "Tomates(Marmande)","Cèpes du Périgord","Brebis des Pyrénées"...c'est après dégustation qu'on peut risquer un commentaire...S'il s'exerçait avec plus d'équilibre le goût des libraires pourrait nous épargner les lectures indigestes des Angot,Debré,Darrieussec,ou Besson....

mercredi 4 octobre 2017

Richesse ostentatoire..

" Ostentatoire",du latin ostentare: montrer,étaler aux yeux,faire parade...Voilà M.Macron contraint,comme un vulgaire Sarkozy,de se défaire de l'étiquette de " président des riches".En la matière,la sémantique est simpliste et c'est la même qu'en 1936, sous le front populaire:yachts,voitures de luxe,cheveux de course,lingots d'or...les 200 familles disparues(ou ruinées),on constate que les " startupers" ont les mêmes goûts que leurs ancêtres en richesse...leurs passions,c'est le chiffon rouge du peuple:les belles bagnoles,les gros bateaux,les avions privés ,les lingots.Ces provocateurs n'ont pas compris qu'aujourdhui,il vaut mieux faire pitié qu'envie,sauf si on appartient à la population des "gentils": Noah,Debbouze,Ruquier,Fogiel...les footballeurs à 100.000 Euros par jour sont épargnés eux aussi: leurs Lamborghini,Ferrari,Veron, sont certes " ostentatoires",mais tellement justifiées par leurs passes décisives,on ne s'offusquera pas non plus des "Berluti"ou des "Blancpain"des habitués de la rue de Solférino,le goût,le sens esthétique sont aussi des caractéristiques de la gauche (avec la discrétion).Commencée hier avec une visite d'usine,l'entreprise de modestie et de dépouillement de M.Macron va se poursuivre dans les prochains jours avec la taxation de l'ostentation: les riches qui ne sont pas encore partis n'ont qu'à bien se tenir: on va mettre fin au scandale du défilé de Porsche Cayenne et de Hummer sur les presqu'îles du Cap Ferret et de St Tropez...tant pis pour les amateurs qui prennent autant de plaisir à admirer les mécaniques qu'à les posséder."Tout ce qu'on acquiert avec beaucoup d'argent devient très vite un embarras" disait Morand ...Après avoir supprimé l'ISF( mais seulement pour les milliardaires)le gouvernement invite les petits riches à la discrétion: ceux qui n'ont pas les moyens de partir doivent cesser leurs provocations et entendre le Conseil de Morand.Voila l'avarice devenue politiquement correcte ...mais n'est pas avare qui veut,il faut commencer par avoir de l'argent !