Juppé ,ils l'aiment !...

En 1976, M.Juppé ,alors jeune énarque, connaissait son premier échec électoral à l'élection cantonale de Mont de Marsan ( Landes)... En 2017, 41 ans après ,M.Juppé pourrait présenter sa candidature à l'élection présidentielle ...voilà un itinéraire qui garantit une certaine expérience ,mais qui démontre aussi que " le temps aux plus belles choses se plaît à faire un affront "... Car de la droite chiraquienne ,alors hostile aux réformes sociétales de Giscard,incommodée par " le bruit et les odeurs" ,à la bonne parole la plus politiquement correcte du discours du Juppé d'aujourd'hui ,il y a plusieurs générations de clientélisme qui ont participé à la transformation de la droite parlementaire en parti de l'air du temps ( et de l'endettement public généralisé)...Voilà donc M.Juppé devenu un chef de la droite dont tous les médias rêvent : une droite plutôt de gauche...les efforts consentis pour y parvenir sont réels: il " déconseille " de participer aux manifestations contre le mariage homosexuel,va plus loin que Hollande sur l'adoption,critique durement le programme "libéral" de l'UMP ,vole au secours de Bayrou,l'homme qui nous vaut le quinquennat en cours ,suggère "d'engranger" beaucoup des réformes socialistes au motif "qu'on ne peut pas revenir en arrière " reçoit l'hommage quotidien des dignitaires de gauche...Duflot : "je suis 100% d'accord avec lui"...Fabius:"j'ai énormément d'estime pour lui"...Cazeneuve :" à droite,il n'y a que Juppé qui respecte les principes"... Hidalgo : " nous entretenons d'excellentes relations"... N'en jetez plus ! Une telle unanimité devient suspecte ,après avoir plombé Fillon ,les manœuvres croquignolesques de l'Elysee ne visent- elles pas à enrôler Juppé contre son gré pour empêcher la mise en ordre de la droite à l'approche de l'échéance ? Devenu vedette des sondages grâce au retour d'affection de la gauche ,M.Juppé est sans doute promis au sort de tous ceux qui braconnent en territoire hostile ...plus l'échéance approche,plus les camps se ressoudent ...que restera-t-il dans deux ans du soutien de la gauche au candidat Juppé ?